Mourinho le modeste

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Pas de présentation galactique pour José Mourinho qui ne le voulait pas. Le nouveau technicien du Real Madrid est apparu devant la presse en compagnie de Jorge Valdano, directeur général des Merengues. Des centaines de journalistes étaient présents dans la salle de presse de Santiago Bernabeu. Cela a même entraîné un léger retard dans la programmation de la journée et a fait sourire le dirigeant argentin du Real : «C'est un honneur d'accueillir José Mourinho. C'est l'un des entraîneurs les plus prestigieux du monde. Il n'y a qu'à voir le bazar d'aujourd'hui ! Je veux aussi dire que lui et moi avons enterré la hache de guerre il y a trois ans. Lorsque j'étais éditorialiste dans la presse, je l'ai attaqué avec des mots assez durs. Il m'a répondu vertement. Mais nous avons parlé et on a réglé nos différends.»

José Mourinho, le visage creusé par la fatigue, a ensuite répondu aux questions des journalistes présents dans la salle, après s'être excusé pour son niveau de langue en espagnol pourtant très acceptable : «Apprendre l'italien et le parler tous les jours m'a fait oublier le castillan. Excusez-moi. Il me faut quelques semaines et après on pourra parler plus facilement.» «Je ne sais pas si je suis né pour entraîner le Real un jour, a-t-il ensuite expliqué. Le plus important, c'est que je suis né pour entraîner. J'aime les défis. Le Real m'attire. Son histoire, sa frustration récente, ses objectifs : tout m'attire ici. Mais je redis aussi : Tout entraîneur qui n'a pas coaché cette équipe a un manque dans son CV» «Je n'ai pas perdu de temps ce matin ! J'ai pris mon petit déjeuner, j'ai été à Valdebebas et Raul s'entraînait là-bas. Donc, j'ai eu une réunion avec lui pour évoquer son futur», a déclaré Mourinho sans divulguer les conclusions de cette entrevue. L'attaquant espagnol a encore un an de contrat et son avenir au club est obscur. Il pourrait rebondir aux Etats-Unis.

«Dire que je joue défensif est un mensonge»

Interrogé sur la possibilité de recruter plus "espagnol", en achetant des joueurs comme Silva, Mata, Cesc Fabregas ou Javi Martinez, l'ancien technicien de l'Inter Milan a expliqué que «l'identité d'une équipe ne dépend pas de la nationalité des joueurs» et que «l'âme du Real Madrid sera toujours présente quels que soient les hommes qui composent l'équipe». Une âme dont Mourinho se défende qu'elle soit défensive, comme l'étiquette qu'on lui colle depuis quelques années : «J'ai joué trois finales européennes. J'ai gagné les trois et mes équipes ont marqué huit buts ! C'était pas contre des D3, hein ? Dire que je suis un coach défensif, c'est un mensonge. Heureusement, les gens intelligents comme les présidents de Chelsea, de l'Inter ou du Real ont compris cela. Être organisé, ce n'est pas être défensif. Excusez-moi, mais avoir Eto'o, Milito, Pandev, Sneijder et Motta, ça fait cinq joueurs offensifs sur la pelouse ! Mais ils défendaient bien. Il faut dire qu'ils avaient un sacré entraîneur».

L'ancien entraîneur de l'Inter Milan, qui a signé un contrat de quatre ans, a également eu un mot pour son ancienne équipe : «J'ai laissé derrière moi des joueurs géniaux. Tout ce que j'ai connu avec eux reste gravé dans ma tête. Je veux qu'ils gagnent tout l'an prochain. Tout sauf la Ligue des champions, évidemment...».